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Colique Néphrétique : Identifier et Gérer une Crise Subintrante

Avant d'aborder la colique néphrétique dans sa globalité, il est crucial de se pencher sur un aspect spécifique et souvent méconnu : la crise subintrante. Contrairement à une colique néphrétique classique qui se manifeste par une douleur soudaine et intense, la crise subintrante se caractérise par une douleur qui apparaît progressivement, s'intensifiant insidieusement sur plusieurs heures, voire plusieurs jours. Cette évolution insidieuse rend parfois le diagnostic plus difficile et retarde potentiellement la prise en charge adéquate. Nous allons explorer les mécanismes, les particularités diagnostiques et les implications thérapeutiques de ce type de crise.

Cas Clinique : Illustration d'une Crise Subintrante

Imaginez un patient de 45 ans, homme, se présentant aux urgences avec une douleur lombaire droite, apparue il y a 48 heures. Initialement légère, cette douleur a progressivement augmenté en intensité, irradiant vers l'aine et accompagnée de nausées. L'examen clinique révèle une sensibilité à la palpation dans la région lombaire droite. Ce cas illustre une présentation typique d'une crise subintrante de colique néphrétique. L'absence de douleur fulgurante initiale peut induire une recherche diagnostique moins approfondie et un retard dans la mise en place d'un traitement efficace.

Mécanismes Physiopathologiques : De la Lithiase à la Douleur

La colique néphrétique, qu'elle soit subintrante ou non, résulte le plus souvent d'une obstruction des voies urinaires par un calcul rénal (lithiase). Ce calcul, de composition variable (calcium, acide urique, etc.), obstrue l'uretère, empêchant l'écoulement normal de l'urine. La distension de l'uretère et du bassinet provoque une activation des nocicepteurs, responsables de la douleur intense caractéristique. Dans une crise subintrante, la progression de l'obstruction est lente, expliquant l'apparition graduelle et insidieuse de la douleur. D'autres facteurs peuvent contribuer à la douleur, comme l'inflammation de la muqueuse urétérale, l'ischémie rénale et le spasme musculaire.

Facteurs de Risque et Prédisposition

  • Déshydratation : Favorise la concentration des urines et la formation de calculs.
  • Régime alimentaire : Une alimentation riche en protéines animales, en sel et en oxalate peut augmenter le risque de lithiase.
  • Antécédents familiaux : La prédisposition génétique joue un rôle important.
  • Certaines maladies : L'hyperparathyroïdie, par exemple, augmente le risque de calculs calciques.
  • Médicaments : Certains médicaments peuvent favoriser la formation de calculs.

Diagnostic : Approche Clinique et Paraclinique

Le diagnostic de colique néphrétique repose sur une combinaison d'éléments cliniques et paracliniques. L'anamnèse, c'est-à-dire l'entretien avec le patient, est primordiale pour recueillir des informations sur la douleur, son évolution, les symptômes associés (nausées, vomissements, hématurie).

Examens Complémentaires

  • Echographie rénale : Permet de visualiser les reins, les uretères et la vessie, et de détecter la présence de calculs ou de dilatation des voies urinaires.
  • TDM abdominal sans injection de produit de contraste : Technique d'imagerie plus précise que l'échographie pour la détection des calculs rénaux, particulièrement utile en cas de doute.
  • Analyses d'urine : Recherche d'hématurie (sang dans les urines), d'infection urinaire et d'autres anomalies.
  • Analyses de sang : Évaluation de la fonction rénale et de la présence d'une infection.

Traitement : De la Gestion de la Douleur à la Lithotritie

Le traitement de la colique néphrétique vise à soulager la douleur et à éliminer l'obstruction des voies urinaires. La prise en charge est adaptée à la sévérité des symptômes et à la taille du calcul.

Traitement Médical

  • Analgésiques : Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les opiacés sont utilisés pour soulager la douleur intense.
  • Alpha-bloquants : Ces médicaments peuvent aider à relâcher la musculature urétérale et à faciliter le passage du calcul.
  • Antispasmodiques : Réduisent les spasmes urétéraux.
  • Hydratation : Augmentation de l'apport hydrique pour faciliter l'élimination du calcul.

Traitement Chirurgical ou Interventionnel

  • Lithotritie extracorporelle par ondes de choc (LEOC) : Technique non invasive qui utilise des ondes de choc pour fragmenter le calcul.
  • Urétéroscopie : Technique endoscopique qui permet de visualiser et de retirer le calcul directement.
  • Néphrolithotomie percutanée : Technique chirurgicale qui consiste à insérer une sonde dans le rein pour fragmenter et retirer le calcul.

Prévention : Un Enjeu Majeur

La prévention de la colique néphrétique est cruciale pour éviter la récidive. Une bonne hydratation, une alimentation équilibrée, pauvre en sel et en oxalate, et la prise en charge des maladies associées sont des éléments clés de la prévention. Dans certains cas, la prise de médicaments spécifiques peut être envisagée pour prévenir la formation de calculs. Un suivi régulier chez un néphrologue est recommandé pour les patients ayant des antécédents de colique néphrétique.

La crise subintrante de colique néphrétique, bien que moins spectaculaire dans sa présentation initiale que la forme classique, représente un défi diagnostique et thérapeutique important. Une approche globale, intégrant l'anamnèse précise, les examens complémentaires appropriés et une stratégie thérapeutique adaptée à chaque patient, est indispensable pour garantir une prise en charge efficace et prévenir les complications. La prévention, par des mesures hygiéno-diététiques et un suivi médical régulier, reste un élément fondamental pour réduire l'incidence de cette pathologie douloureuse.

Note : Cet article vise à fournir des informations générales et ne se substitue en aucun cas à un avis médical. En cas de suspicion de colique néphrétique, consultez immédiatement un professionnel de santé.

Mots clés: #Colique

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