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Allergie au lait de vache : guide complet pour les nourrissons

L'allergie au lait de vache (APLV) est une réaction immunitaire anormale du système digestif du nourrisson au contact des protéines du lait de vache. Bien que fréquente, elle peut être difficile à diagnostiquer et à gérer. Ce document explore les différents aspects de l'APLV, en commençant par des manifestations cliniques spécifiques pour ensuite aborder les méthodes diagnostiques et les options thérapeutiques disponibles.

Symptômes : Un tableau clinique varié

Les symptômes de l'APLV sont extrêmement variables, allant de manifestations cutanées légères à des réactions systémiques graves. Il est crucial de comprendre que l'absence d'un symptôme ne signifie pas l'absence d'allergie. Les symptômes peuvent apparaître dès les premiers jours de vie ou se manifester plus tardivement.

Manifestations cutanées :

  • Eczéma atopique : Une éruption cutanée rouge, sèche, prurigineuse, souvent localisée sur le visage, le cuir chevelu et les plis du corps. C'est souvent le premier signe d'APLV.
  • Urticaire : Apparition soudaine de plaques rouges et surélevées, accompagnées de démangeaisons.
  • Dermatite de contact allergique : Rougeur, inflammation et démangeaisons au contact direct de la peau avec le lait ou des produits contenant du lait de vache.

Manifestations digestives :

  • Régurgitations importantes : Plus fréquentes et abondantes que les régurgitations physiologiques normales.
  • Vomissements : Vomissements projetés, parfois importants et répétés.
  • Diarrhée : Selles fréquentes, liquides et parfois sanglantes ou glaireuses (signe d'inflammation intestinale).
  • Constipation : Paradoxalement, une constipation peut également être observée.
  • Coliques : Cris prolongés et intenses, particulièrement le soir, souvent associés à des ballonnements et des gaz.

Manifestations respiratoires :

  • Rhinorrhée : Écoulement nasal abondant.
  • Toux : Toux sèche ou grasse.
  • Difficultés respiratoires : Dans les cas graves, des difficultés respiratoires peuvent survenir, nécessitant une prise en charge médicale urgente (œdème de Quincke).
  • Asthme : L'APLV peut être un facteur déclenchant ou aggravant de l'asthme.

Manifestations générales :

  • Irritabilité : Bébé plus irritable, pleurant fréquemment sans raison apparente.
  • Mauvaise prise de poids : Difficultés à prendre du poids malgré une alimentation apparemment suffisante.
  • Anaphylaxie : Réaction allergique grave, potentiellement mortelle, se manifestant par un choc, des difficultés respiratoires sévères, une chute de tension artérielle… Nécessite une prise en charge médicale immédiate.

Diagnostic : Une approche multifactorielle

Le diagnostic d'APLV repose sur une combinaison de plusieurs éléments. Il n'existe pas de test unique et définitif. La suspicion d'APLV doit être émise par un médecin.

Histoire clinique détaillée :

L'anamnèse est primordiale. Elle inclut une description précise des symptômes, leur chronologie, l'alimentation de la mère (si allaitement maternel), l'alimentation du nourrisson, et les antécédents familiaux d'allergies.

Examen clinique :

L'examen physique permet d'évaluer l'état général du nourrisson et de rechercher des signes d'inflammation cutanée ou digestive.

Tests d'allergie :

  • Prick-test : Test cutané permettant de détecter une réaction allergique à des extraits de protéines de lait de vache. Cependant, sa fiabilité est limitée chez les nourrissons.
  • Dosage des IgE spécifiques : Mesure du taux d'immunoglobulines E spécifiques aux protéines du lait de vache dans le sang. Un taux élevé suggère une allergie, mais ne la confirme pas toujours.
  • Test d'élimination-réintroduction : Méthode la plus fiable. Elle consiste à éliminer complètement le lait de vache de l'alimentation du nourrisson pendant plusieurs semaines, puis à le réintroduire progressivement pour observer la survenue ou non des symptômes.

Traitement : Privilégier l'éviction

Le traitement de l'APLV repose principalement sur l'éviction du lait de vache de l'alimentation. Ceci implique des adaptations importantes, selon le mode d'alimentation du nourrisson.

Allaitement maternel :

La mère doit suivre un régime d'éviction strict du lait de vache et de ses dérivés. Il est important de consulter un diététicien pour s'assurer d'un apport nutritionnel suffisant.

Alimentation artificielle :

Des formules infantiles hypoallergéniques sont disponibles. Elles contiennent des protéines de lait de vache hydrolysées ou des protéines de soja. Le choix de la formule doit être fait en accord avec le pédiatre. Dans certains cas, une formule à base de protéines d'aminés peut être nécessaire.

L'introduction progressive des aliments contenant du lait de vache se fait sous surveillance médicale, généralement après un an; La réintroduction trop précoce pourrait déclencher des réactions allergiques.

Traitement symptomatique :

En fonction des symptômes, un traitement symptomatique peut être nécessaire : antihistaminiques pour les manifestations cutanées ou respiratoires, traitements pour la diarrhée ou la constipation.

Considérations générales et perspectives

L'APLV est une condition complexe qui nécessite une approche multidisciplinaire impliquant le pédiatre, le diététicien et parfois d'autres spécialistes (allergologue, gastro-entérologue). La collaboration entre les parents et l'équipe médicale est essentielle pour garantir une prise en charge optimale. La plupart des enfants atteints d'APLV finissent par tolérer le lait de vache à l'âge de 3 à 5 ans. Cependant, il est important de surveiller l'évolution de l'allergie et d'adapter le traitement en fonction des besoins de l'enfant.

Il est important de noter que cet article fournit des informations générales et ne remplace pas une consultation médicale. Tout symptôme suspect doit être signalé à un professionnel de santé. L'auto-médication est dangereuse et à éviter absolument.

Enfin, il est important de souligner que l’APLV peut avoir des conséquences à long terme si elle n’est pas bien gérée, impactant la croissance de l’enfant, son développement et sa qualité de vie. Une prise en charge précoce et rigoureuse est donc fondamentale.

Mots clés: #Nourrisson

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